Chk

11/01/2011

Avoir de grands projets : P1

Fixer des objectifs

Ce qui fait, au départ, la valeur d’un être, c’est son but. Ce ne sont pas ses talents ou capacités.

C’est ce qu’il en fait, c’est ce qu’il en fera.

Ce qui fait, à l’arrivée, l’importance d’un être et son bonheur, c’est l’utilité de ce qu’il a fait. Qu’est-ce à dire, sinon que je dois « voir grand », que mon but doit être grand, doit être le plus grand, et non pas simplement « le plus grand possible », car je pourrais au départ me révéler un juge trop sceptique de mon possible. Mon possible est immense. Mon possible est pratiquement tout ce que, dans les limites du raisonnable, ma pensée peut concevoir sérieusement (Sérieusement, c’est-à-dire sur le plan de la volonté et non sur le plan de la vague rêverie qui n’engage à rien).

Mon but doit être le plus grand

Mon but doit être le plus grand, parce qu’il constitue à la fois ma seule limite, et – ce qui est grave – parce que c’est moi, oui, moi-même, qui m’assigne cette limite.

Ambition


Mon but constitue ma limite car il est évident que ce ne serait que par l’effet du plus extrême des hasards qu’il me serait donné de réaliser quelque chose, d’obtenir un résultat, de devenir un être que je n’aurais pas projeté.
Je ne puis compter réaliser dans ma vie que ce que j’ai sérieusement posé comme but de mon existence (sérieusement, c’est-à-dire réellement, comme un but, comme quelque chose à atteindre).

Tout ce qu’ont obtenu ceux dont je puis admirer la carrière, ils l’ont voulu. Ils l’ont expressément voulu et ils ont accompli les actes qui découlaient de cette volonté. Ils les ont accomplis, d’ailleurs, en toute facilité. Car la volonté orientée vers un but précis appelle les actes qui mènent à la réalisation, contraint aux actes qui apportent cette réalisation.

Atteindre son propre but

Le but est à la fois la limite et le moyen

Qui veut la fin, veut les moyens. Le but fait naître les moyens. La pensée et l’action ne font qu’un. La pensée, la vraie, mène à l’action.

La pensée fait l’action.

Aurais-je même tous les talents qu’il faut pour devenir éminent en un domaine quelconque d’activité, je ne le deviendrai que si j’ai, non seulement orienté tous mes efforts vers ce domaine d’activité, mais, en plus, décidé que je deviendrai éminent dans ce domaine. J’obtiendrai ce que j’aurai voulu. Mais je n’obtiendrai que ce que j’aurai voulu, car je ne mettrai en œuvre que les moyens qui correspondront à ce que j’aurai voulu.

Exemple : Celui qui veut devenir un médecin ne devra pas s’étonner de devenir… un médecin, c’est-à-dire un médecin comme les autres. Car il ne fera que ce qu’il faut pour être ce médecin-là.

Celui qui dit « je serai un grand médecin » deviendra un grand médecin, s’il met en œuvre les moyens voulus.

Celui qui mène une petite existence, sans lustre, sans relief, une petite existence de série, est celui qui, au départ, n’a rien voulu d’autre.

Il voit des collègues le dépasser, réussir dans leur profession, qui est aussi la sienne. Il se console parfois en se disant qu’ils ont eu de la chance. Mais, au fond de lui-même, il n’y croit guère. Il sent obscurément qu’il y a autre chose, même lorsque, de bonne foi, il n’arrive pas à le définir.

Il sait que, dans le fond, ils n’ont souvent pas plus de capacités que lui. Lui aussi, il aurait pu faire ce qu’ils font. Lui aussi, il fait parfois ce qui est réputé très difficile, bien qu’il ne le fasse qu’à l’occasion. Il sait bien qu’il ne donne pas toujours sa pleine mesure dans ce qu’il fait, parce que, dans ce qu’il fait, il n’a que rarement l’occasion de donner sa pleine mesure.

Il lui faut, à lui, une circonstance spéciale, une circonstance de crise pour accomplir des actes qui lui révèlent ce qu’il aurait pu être, ce qu’il aurait pu faire… S’il avait voulu.

Ceux dont il observe la réussite en spectateur sont ceux qui ont voulu, qui ont expressément voulu cette réussite, c’est à-dire ceux qui se sont expressément assigné un but qui était plus grand que le sien. Il a voulu être médecin. Ils ont voulu, eux, être de grands médecins. Il a voulu être avocat. Ils ont voulu, eux, être des maîtres du barreau. Il a voulu être vendeur. Ils ont voulu être des as de la vente.

Lui, une fois devenu médecin, avocat, vendeur, n’a plus demandé qu’à vivre de son activité. Ils ont, eux, par contre, considéré ce but comme une étape, ils ont continué à œuvrer, ils ont vécu pour leur activité. Ils avaient un but plus grand, un but qui les conduisait plus loin.

Il s’est, lui, démobilisé. Les autres ont continué à apprendre.

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