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3/31/2013

Bien choisir son analyste

Pour tous ceux qui n'ont jamais fréquenté les médecins de l'âme, le psychanalyste fait peur ! On le croit un peu sorcier, un peu devin, et on hésite à se confier à lui. Pourtant, il faut démystifier ce thérapeute. Il est surtout là pour vous écouter et vous conseiller. Comment choisir celui en qui vous pourrez avoir confiance ? Suivez le guide…



La psychanalyse est une thérapie longue et difficile à laquelle on a recours lorsque l'on ne parvient pas à surmonter ses souffrances psychologiques. Mais que se passe-t-il donc de si mystérieux dans le cabinet du psychanalyste et comment savoir si la thérapie va être efficace ? Un psychanalyste, Juan David Nasio a tenté de répondre à ces questions dans un livre écrit dans un langage clair : Un psychanalyste sur le divan.

Docteur ou cuisinier ?

Un patient, allongé sur un divan, parle ; son analyste, quasi-muet, derrière lui, ponctue la séance de quelques soupirs, de “Oui” ou de la répétition d'une phrase clé : voilà comment on se représente souvent la cure psychanalytique. Or, à l'heure des antidépresseurs et des livres de conseils sur le bien-vivre, on souhaite le plus souvent obtenir des solutions concrètes et immédiates à ses problèmes. Le psychanalyste ne délivre ni recettes ni ordonnances. Il accompagne “l'analysant” dans une plongée au coeur de son inconscient…

Parole et dépendance

Parler, confier ses émotions les plus secrètes, ce n'est possible que si l'on a confiance. Au cours de l'analyse s'établit une relation extraordinairement intime avec le thérapeute. Mais la particularité de cette relation, c'est que le psychanalyste, lui, ne se raconte pas, se limitant à une écoute neutre et bienveillante. Or, malgré ou plutôt à cause de ce silence - chaque praticien le constate – il naît un lien très fort entre l'analysant et l'analyste, ce que Freud, l'inventeur de la psychanalyse, a nommé le transfert : l'analysant idéalise son analyste, lui prêtant une intelligence des situations et des sentiments, sans laquelle l'introspection ne progresserait pas. Du fait de ce transfert s'établit un besoin de dépendance qu'évoque Nasio en le nommant “aimance”, contraction des mots amour et dépendance. Car l'analysant, dans cette situation particulière de la séance psychanalytique redevient un enfant en attente de la sagesse et de l'affection d'un père symbolique. Cette dépendance doit être, bien sûr au service de la cure analytique : on le sait, toutes les manipulations mentales, notamment dans les sectes, passent par cette phase d'asservissement à la pensée d'un individu, le gourou. Mais ce qui différencie clairement le psychanalyste du gourou, c'est qu'en orientant l'analyse, le thérapeute conduit son patient à défaire de ce lien, pour parvenir à la guérison.

Un thérapeute actif

Même si le psychanalyste parle peu, il a un rôle décisif dans la cure : il ne travaille ni avec son coeur ni avec sa raison mais avec son inconscient, précise Nasio. L'immersion dans l'inconscient du patient se fait à deux. Il s'agit de trouver la clé de la souffrance de celui qui consulte. Le patient s'imagine souvent avoir un rôle d'informateur auprès de l'analyste, afin que celui-ci, ayant trouvé la clé, la transmette ensuite à l'analysant. En réalité, l'analyste uti-lise son savoir théorique pour faire évoluer la cure, mais, en même temps, il rend son incons-cient disponible à l'analysant. Au cours de certaines séances, plus intenses que d'autres, dit Nasio, l'inconscient de l'analyste et celui de l'analysant ne font plus qu'un ; le dialogue se fait d'inconscient à inconscient, permettant une avancée particulière de la cure. Pour ce faire, le psychanalyste ne peut être passif ; il n'est pas seulement un réceptacle de la douleur, mais il se projette dans la souffrance de l'Autre.

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