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3/25/2013

Diabète, connaître les symptômes et facteurs de risque

Le diabète est un trouble métabolique caractérisé par un excès de sucre dans le sang. En France, plus de trois millions de personnes sont prises en charge pour cette maladie, soit 4,6 % de la population. Alors que leur nombre est en constante augmentation (+ 5,4 % par an entre 2000 et 2011), un diabétique sur six ne serait pas diagnostiqué.




Le diabète le plus fréquent est le diabète de type 2 qui concerne 90 % des personnes diabétiques et survient généralement chez les plus de 50 ans en surpoids. A contrario, le diabète de type 1 apparaît plutôt chez l'enfant, chez lesquels il entraîne un amaigrissement. Le Pr Jean-François Gautier, endocrinologue-diabétologue, précise les symptômes et facteurs de risque associés à chacun de ces deux types.

De type 1 ou de type 2, le diabète est un excès de sucre dans le sang

Le diabète est lié à une insuffisance et/ou une mauvaise utilisation de l'insuline, une hormone qui permet au glucose (sucre) de pénétrer dans les cellules. Ce dernier reste alors dans le sang en quantité excessive, c'est l'hyperglycémie. En France, plus de trois millions de personnes sont soignées pour un diabète.

Les types de diabète les plus fréquents sont le diabète de type 1, dit "insulinodépendant", et le diabète de type 2, "non insulino-dépendant". Le diabète de type 1 survient en général avant 35 ans, principalement chez l'enfant et l'adolescent. Pour une raison encore inexpliquée, le système immunitaire ne reconnaît plus les cellules productrices d'insuline et les détruit. Le diabète de type 2 survient plutôt chez l'adulte, le plus souvent entre 55 et 65 ans. Il est lié à deux mécanismes : la sécrétion insuffisante d'insuline et l'insensibilité des cellules à son action (elle n'a plus autant d'effet).

Il existe également des formes intermédiaires (diabète de type 1 à début tardif, diabète de type 2 chez l'enfant obèse, diabète secondaire à une autre pathologie...). Cette maladie peut donc apparaître à tout âge.

La prise en charge du diabète vise à réguler la glycémie pour éviter les complications métaboliques et, à plus long terme, les troubles vasculaires et neurologiques pouvant affecter l'ensemble de l'organisme. Elle repose sur des règles d'hygiène de vie, souvent associées à un traitement oral et/ou de l'insuline.

Diabète de type 1, des symptômes révélateurs

Les signes du diabète de type 1 sont identiques quel que soit l'âge, et surviennent en général brutalement, en quelques jours ou semaines. Ce sont ceux de l'hyperglycémie, comme l'explique le Pr Gautier : "On note des envies fréquentes d'uriner, une soif intense et un appétit augmenté qui, paradoxalement, s'associe à un amaigrissement, parfois une haleine qui sent l'acétone, des maux de ventre et des vomissements. La fatigue peut être très importante." Laisser perdurer la situation expose au risque de coma acidocétosique.


Le coma acidocétosique, une urgence parfois révélatrice

Lorsqu'il n'y a plus du tout d'insuline pour faire pénétrer le glucose dans les cellules, l'organisme ne peut plus l'utiliser comme source d'énergie. A la place, il utilise les acides gras, produisant de l'acétone, qui acidifie le sang et intoxique le cerveau. C'est l'acidocétose.

Les signes précédant le coma sont une déshydratation plus marquée, des maux de ventre qui s'intensifient (suspicion d'appendicite), une respiration bruyante et des troubles de la conscience. Le coma acidocétosique est traité par la réhydratation et un apport d'insuline. S'il se poursuit, il peut conduire au décès.

 Le coma acidocétosique révèle 10 % des diabètes de type 1 ou, beaucoup plus rarement, un diabète de type 2. Il peut également survenir lors de l'arrêt d'une insulinothérapie et ne doit pas être confondu avec le coma hypoglycémique qui est au contraire précédé d'une chute de la glycémie.

Typiquement, l'enfant peut se remettre à faire pipi au lit alors qu'il était propre et avoir les yeux cernés par la fatigue et la déshydratation. L'adulte se plaint aussi d'être déshydraté. Sur un forum, SwOOn raconte qu'au moment du diagnostic, il buvait 5 à 7 litres d'eau par jour, avait la bouche constamment sèche et pâteuse, des crampes très violentes et une énorme fatigue.

Concernant les facteurs de risque, le Pr Gautier rappelle que l'alimentation et la sédentarité ne sont pas en cause. Par ailleurs, le poids de la génétique demeure relativement faible : "L'enfant d'un parent atteint a 3 % de risque de l'être aussi s'il s'agit de sa mère, 5 à 7 % si c'est son père. Dans 85 % des cas, on ne retrouve pas d'antécédents familiaux."

Diabète de type 2, l'importance du dépistage

Le diabète de type 2 évolue souvent en silence puisqu'il peut s'écouler plus de dix ans entre les premières hyperglycémies et son diagnostic. Le Pr Gautier détaille : "Il peut y avoir des signes d'hyperglycémie, comme dans le diabète de type 1. Cependant, ils sont plus rares et, en l'absence de dépistage, le diabète de type 2 est généralement découvert du fait de ses complications (infarctus, douleurs dans les jambes, baisse d'acuité visuelle, troubles de l'érection...) ou suite à un événement décompensant." Autrement dit, lors d'une situation augmentant les besoins en insuline. Il peut s'agir d'une grossesse, de la prise de certains médicaments, d'une infection...

La génétique joue un rôle important. "Si l'un des parents est diabétique de type 2, l'enfant le sera également dans 40 % des cas. Si les deux ont la maladie, le risque monte à 60 %, précise le médecin. Par ailleurs, nous savons que certaines minorités ethniques sont plus concernées."

Le surpoids, l'excès de graisses dans le sang (triglycérides, "mauvais" cholestérol), l'hypertension artérielle et tous les facteurs de risque cardiovasculaire sont souvent associés au diabète de type 2. De même qu'avoir fait un diabète gestationnel ou accouché d'un gros bébé pour une femme.

L'influence du mode de vie (sédentarité, alimentation déséquilibrée) n'est pas négligeable. Le Pr Gautier note que le diabétique de type 2 peut aussi bien être une personne en situation précaire, consacrant un budget réduit à son alimentation, qu'un bon vivant de classe sociale plutôt aisée.

Pour le spécialiste, le diabète de type 2 devrait être dépisté dès 40 ans s'il présente des facteurs de risque : "Plus la prise en charge est précoce, plus le taux de complications diminue. Il est cependant difficile, pour des personnes qui ne se sont jamais senties malades, d'accepter l'hygiène de vie et le traitement qui s'imposent".

Audrey Plessis, février 2013

Sources :

- Entretien avec le Pr Jean-François Gautier, qui dirige le service d'endocrinologie de l'Hôpital Saint-Louis (Paris, AP-HP).
 - Le dossier thématique Diabète de l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS), mis à jour en décembre 2012.

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