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3/31/2013

La psy fait son cinéma !

Les psychologues, psychiatres et autres analystes tiennent de plus en plus souvent le haut de l’affiche. Car le 7e art, reflet de notre société, met régulièrement en scène ces docteurs de l’âme... Pour en savoir plus, Doctissimo a interrogé Jean-Jacques Beineix, réalisateur de "Mortel Transfert", une comédie noire dans laquelle un psychanalyste, Jean-Hugues Anglade, a quelques démêlées avec ses patients, vivants ou morts…



Doctissimo : Pourquoi avoir choisi de faire un film autour de la psychanalyse ?

Jean-Jacques Beineix : Une opportunité autant qu’une envie. L’opportunité : le livre de Jean-Pierre Gattégno, Mortel Transfert. L’envie : la psychanalyse est partout, le monde se cherche, elle aide à comprendre l’homme et le monde. En plus, le sujet était aussi grave que drôle. L’occasion était trop belle.

Doctissimo : Certains éléments du film sont-ils basés sur des expériences vécues ?

Jean-Jacques Beineix : Toujours difficile de dénouer le vrai du faux, le réel de l’imaginaire puisque nous en sommes porteurs, témoins, acteurs.

Je dirai tout simplement que ce film n’aurait pas été fait sans un écrivain qui n’ait pas fait une analyse, pas plus qu’un cinéaste qui n’aurait pas suivi le même chemin. C’est un film d’analysant.

Je voulais avant tout que la crédibilité des séances, de l’atmosphère du cabinet soit aussi proche que possible de la réalité. Tous ceux qui y sont "passés", le reconnaîtront et ceux qui en rêvent en auront une petite idée s’ils voient le film. Le reste serait plutôt de l’ordre du fantasme, mais quel meilleur endroit que le divan pour fantasmer et quel cinéaste ne rêverait pas d’installer une caméra dans le cabinet de son propre analyste.

Doctissimo : Vous avez fait appel à des psychanalystes pour vous conseiller, comment s’est passée cette collaboration ?

Jean-Jacques Beineix : J’ai fait appel à certains souvenirs particulièrement quand il s’est agi de retranscrire l’ambiance du cabinet, ses rites, son atmosphère si particulière. Je me suis amusé à suivre et à prolonger certains des fantasmes que le livre m’offrait.

Une enquête policière entremêlée à une cure psychanalytique et dont le premier suspect est l’analyste lui-même. L’arroseur arrosé. J’ai fait lire le script à deux analystes qui ont été assez convaincus.

Doctissimo : Quel retour avez-vous eu de la part de professionnels de la psy sur votre film ?

Jean-Jacques Beineix : Le film a été vu par beaucoup d’analystes, ils rient beaucoup, pas toujours tout à fait là où une salle dite "normale" rirait. Ils s’y amusent énormément, beaucoup m’ont même écrit.

Certains m’envoient des livres, la renommée du film dépasse largement les frontières de la France, j’ai reçu un psychiatre japonais qui m’a donné un long texte analytique sur le film. L’un d’entre eux m’a raconté qu’un patient avait laissé un ticket du film dans son salon d’attente entre deux livres. Des cercles d’analystes demandent à voir le film dans différents pays du monde.

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