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3/25/2013

Le traumatisme de l’hystérectomie

L’hystérectomie marque un tournant symbolique dans la vie d’une femme, en supprimant notamment toute perspective de grossesse. Pourtant ces conséquences ne sont pas toujours aussi négatives qu’on pourrait le craindre.



L’hystérectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’utérus, met brutalement un terme à la possibilité d’avoir un enfant. Si la malade doit faire face à une atteinte à son intégrité physique, elle est également en proie à des problèmes psychologiques. Pour éviter cette atteinte à sa féminité et préserver les chances de grossesse, des interventions moins mutilantes ont été développées, comme la myomectomie. Après cette opération, qui consiste enlever seulement le fibrome, entre 30 et 50 % des femmes qui désirent un enfant peuvent mener à bien une grossesse. Mais les chances de maternité sont diminuées en cas de fibromes multiples. Car les myomectomies peuvent avoir un effet néfaste sur l’utérus.

Grossesse après embolisation

Moins traumatisante, l’embolisation artérielle pourrait comporter moins de conséquences néfastes quant aux chances de grossesse des femmes opérées. Qu’en est-il réellement ? Le recul est moins important pour juger les conséquences de l’embolisation d’un fibrome sur la fertilité. L’équipe de l’hôpital Lariboisière a suivi quatre femmes enceintes après une embolisation. L’une d’elles attendait des jumaux deux mois seulement après l’intervention. Tout s’est bien passé, même si le Dr Olivier Le Dref, radiologue vasculaire à l’hôpital Lariboisière, avoue avoir éprouvé quelques craintes pour cette grossesse si rapide. Il paraît important que les femmes prennent une contraception efficace dans les mois ou l’année qui suivent l’embolisation, pour laisser l’utérus cicatriser.









Même pour les femmes qui n’ont plus de désir de grossesse, l’ablation de cet organe symbole de fécondité peut provoquer une remise en question douloureuse. Cet impact psychologique, de même que l’effet de l’hystérectomie sur la fertilité, sont aujourd’hui mieux pris en compte et les indications de ces interventions sont plus prudentes. Malgré l’évidence de cette dimension psychologique, la prise en charge des femmes devant être opérées reste cependant sommaire. “Nous n’avons pas de psychologues, confirme le Dr Le Dref. Pourtant cela nous aiderait. Ce serait certainement une bonne chose. Notamment pour les indications litigieuses”.

Moins de dépressions

Attention cependant à ne pas trop rapidement généraliser, ces considérations ne doivent pas faire oublier que l’hystérectomie peut aussi avoir des conséquences positives, lorsqu’elle soulage des symptômes pénibles. Une étude écossaise* a comparé les résultats de l’hystérectomie et de la myomectomie endoscopique. Quel que soit le type de l’intervention, les femmes étaient moins dépressives et anxieuses après l’opération. Après un an, quel que soit le type d’intervention (hystérectomie ou myomectomie), les difficultés psychologiques ou sexuelles étaient similaires. Les auteurs concluaient qu’ils n’existe aucune preuve qu’une hystérectomie entraîne des problèmes psychologiques post-opératoires. Néanmoins si vous en ressentiez le besoin après une telle intervention, n’hésitez pas à vous faire aider en sollicitant un soutien psychologique.

Dr Chantal Guéniot - 15 février 2006 - Mis à jour le 15 décembre 2008

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