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3/31/2013

Télévision : pas plus d’une heure par jour !


De nombreuses études se sont penchées sur les effets de la télévision sur les spectateurs. Or des travaux américains viennent apporter une preuve que le petit écran rendrait agressif au-delà d’une heure par jour ! Alors devez-vous éteindre votre poste ?
Le débat sur la télévision et ses éventuels effets néfastes revient régulièrement sur le devant de la scène. Et si des milliers d’études apportent des résultats contradictoires, la dernière en date, publiée par le prestigieux magazine Science, pourrait bien apporter un début de solution. Elle prouve que trop de petit écran est synonyme d’agressivité…

Une étude sur plus de 17 ans

Cette étude mérite que l’on s’y arrête car il s’agit d’une des plus importante réalisé sur le sujet. D’une part, elle a englobé 707 familles américaines, mais surtout, elle les a suivis sur plus de 17 ans. Ainsi les téléspectateurs et leurs familles ont été interrogés en 1983, 1985, 1993 et 2000. Ils avaient en moyenne 16 ans lors des premiers entretiens, et donc au alentour de trente ans lors des derniers. Un suivi aussi long est particulièrement exceptionnel dans une étude sur le sujet.

Une heure, ça va… Trois heures, bonjour les dégâts !

Télévision et violencePour connaître les effets de la télévision, les chercheurs ont classé en trois groupes les téléspectateurs : moins d’une heure de télé par jour, de une à trois heures, et plus de trois heures. En interrogeant la famille et les autorités locales, ils ont ensuite évalué le nombre d’actes violents commis par les personnes suivies : agressions, bagarres, etc. Résultats : plus les gens regardent la télé, plus ils deviennent agressifs. C’est particulièrement vrai chez les jeunes : seulement 5,7 % de ceux qui passaient moins d’une heure devant le petit écran avaient commis des actes violents entre 16 et 22 ans. Alors ce taux grimpait à 22,5 % pour 1 à 3 heures de télé et même 28,8 % au-delà de trois heures.

Les garçons plus influencés que les filles ?

En regardant dans le détail, les scientifiques ont constaté que les garçons semblaient plus influencés que les filles par le petit écran. Ainsi, toujours entre 16 et 22 ans, les spectateurs masculins à plus de trois heures par jour étaient 45,2 % à avoir commis des actes violents contre 8,9 % pour ceux qui ne restaient pas plus d’une heure. En revanche, pour ces demoiselles les pourcentages étaient respectivement de 2,3 % et 12,7 %. Celles-ci semblent donc beaucoup moins agressives de manière générale, mais paraissent victimes aussi de la même influence de la télévision.

Les adultes plus calme ?

L’étude s’est également intéressée à la période 22 à 30 ans, pour savoir si éventuellement l’effet de la télévision s’atténue avec l’âge. Les différences entre les taux d’agressivité selon le temps passé sont globalement moins fortes chez les adultes (7,2 % pour ceux qui regardent moins d’une heure par jour la télé, 9 % entre 1 et 3 heures et 17,8 % pour les plus de trois heures), mais dans le détail, les deux sexes ne réagissent pas de la même façon. En effet, chez les femmes la différence d’agressivité selon le temps passé devant la télé est énorme, plus forte que chez l’adolescente : de 0 % pour celles qui passent moins d’une heure par jour à 16,8 % pour les accros qui y consacrent plus de trois heures. Les jeunes femmes sont-elles plus influençables en grandissant ?

Une suspicion forte

Attention, les auteurs n’accusent pas directement la télévision d’engendrer la violence ! Ils ne font que constater une corrélation entre les deux phénomènes. Ce lien semble d’autant plus fort qu’il est indépendant de tout autre facteur (niveau social, lieux d’habitation…). Attention néanmoins, les auteurs partent de l’hypothèse que la télévision montre en moyenne cinq actes violents par heure, et même plus de 20 pour les programmes destinés à la jeunesse. Ils ne répondent pas non plus à la question : "Est-ce la télé qui rend violent ou est-ce que les gens violents regardent plus la télé ?" Les auteurs privilégient la première hypothèse…
Alain Sousa
Source : Science, mars 2002 ; Vol. 295 : p. 2468-2471.

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